Atos, leader français de l’informatique et de la cybersécurité, annonce la nomination de Jean-Pierre Mustier au poste de président directeur général, au moment où il entre en procédure de sauvegarde accélérée. L’actuel président du conseil d’administration remplace Paul Saleh, en place depuis le début de l’année.
Atos, leader français de l’informatique et de la cybersécurité, vient de nommer Jean-Pierre Mustier au poste de président directeur général, en remplacement de l’Américain Paul Saleh. Ce dernier était en place depuis janvier 2024, alors que le groupe ficelait un plan de restructuration pour se sortir de difficultés financières. Il a présenté sa démission au conseil d’administration la semaine dernière.
La nomination de M. Mustier dans un contexte très tendu
Jean-Pierre Mustier était président du conseil d’administration depuis octobre 2023. Il a été nommé mercredi président directeur général du groupe avec effet immédiat. Il cumule pour l’heure les deux fonctions, en attendant le recrutement d’un nouveau patron. La nomination de M. Mustier au poste de PDG intervient dans un contexte très tendu pour Atos, embourbé dans une profonde crise financière et de management dont il se relève péniblement.
Paris voulait préserver les activités stratégiques d’Atos
Le fleuron français de l’informatique souffre depuis plusieurs mois d’une dette colossale de 4 milliards d’euros. Pour se sauver, il avait entrepris des négociations avec Airbus en janvier pour la cession éventuelle de son activité Big Data & Security, mais sans succès. En mars, le gouvernement français l’avait approché pour reprendre ses segments stratégiques afin d’éviter qu’ils ne tombent dans les mains d’acteurs étrangers.
Les créanciers obligataires et les banques ont décidé de sauver le groupe
Puis en mai, Atos a reçu deux offres de restructuration intéressantes. L’une du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, et l’autre du conglomérat Onepoint. Finalement, la société avait choisi la proposition de Onepoint, la jugeant plus adaptée à sa situation. Malheureusement, le conglomérat s’est désisté au dernier moment, fin juin, arguant que les conditions n’étaient pas réunies pour conclure un accord. Dans la foulée, les créanciers obligataires et les banques ont proposé de sauver eux-mêmes le groupe tricolore.
Le tribunal de Commerce de Nanterre ouvre une procédure de sauvegarde accélérée d’Atos
L’accord entre Atos et les créanciers comprend une augmentation de capital de 233 millions d’euros et une réduction de la dette de 3,1 milliards d’euros. Il prévoit une mise en œuvre des opérations de restructuration au cours du second semestre 2024 en vue d’une réalisation effective d’ici la fin de l’année ou au cours du premier trimestre 2025. Toutefois, la semaine dernière, le tribunal de Commerce de Nanterre a ouvert une procédure de sauvegarde accélérée d’Atos pour deux mois.
Atos, partenaire des JO de Paris 2024
Cette décision permettra de mettre en œuvre le plan de sauvegarde entre novembre 2024 et janvier 2025, par le biais de plusieurs augmentations de capital et émissions de nouveaux financements. Atos, qui compte plus de 90.000 salariés dans 69 pays, est partenaire informatique du Comité international olympique (CIO) pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. En ce sens, le groupe devra notamment gérer les accréditations, la diffusion instantanée des résultats et la cybersécurité.