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Europe : les Gafam, victimes collatérales des droits de douane ?

Les GAFAM subiront-ils la folie de Donald Trump ? Comme promis, le président américain a annoncé mercredi dernier des droits de douane contre une soixantaine de pays à travers le monde, dont ceux de l’Union européenne qui prennent tous une hausse de 20%. Si l’UE opte pour la négociation avec les États-Unis, elle garde dans le dos un gros gourdin tarifaire avec lequel elle pourrait frapper durement les services américains, notamment les géants du numérique.

Donald Trump est prêt à aller au bout de sa guerre commerciale contre tous. Le mercredi 2 avril, comme promis depuis plusieurs semaines, le président américain a annoncé des droits de douane contre une soixantaine de pays, avec un plancher de 10%. Parmi les États les plus sévèrement punis figurent le Lesotho (50%), le Cambodge (49%), le Vietnam (46%), la Chine (34%) et l’Inde (26%).

20% de droits de douane supplémentaires pour l’UE

L’Union européenne, quoi qu’allié traditionnel des États-Unis, a pris 20% de droits de douane supplémentaires. Cette décision de Trump d’imposer un tel tarif douanier aux partenaires historiques a suscité de vives critiques de la part de ces derniers. Les dirigeants européens ont dénoncé une mesure incompréhensible, inutile et dangereuse pour le commercial international. Ils craignent une déstabilisation de l’économie mondiale.

Bruxelles se réserve le droit d’imposer des contre-tarifs

Plutôt que de s’apitoyer sur son sort face à un Donald Trump obstiné, l’Union européenne appelle Washington à la table des négociations, en maintenant la main sur la gâchette. En effet, Bruxelles a averti qu’elle imposera des contre-tarifs contre les États-Unis si ces derniers persistaient dans leur guerre commerciale. Cette riposte pourrait se faire en deux temps. D’abord des droits de douane sur l’aluminium et l’acier dès mi-avril. Ensuite une réponse beaucoup plus massive sur les productions et les services à la fin du mois.

Les GAFAM dans le viseur de l’UE

La contre attaque de Bruxelles sur les services américains concernera principalement les GAFAM, terme qui renvoie aux géants de la tech ou du numérique US. Il s’agit Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft, entre autres. Ces fleurons de la Silicon Valley profitent aujourd’hui encore des disparités d’imposition en Europe. Mais le vieux continent souhaiterait maintenant se coordonner pour mieux répondre à Washington.

Une taxe contre les GAFAM serait un signal fort envoyé aux États-Unis

La porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, a confirmé cette intention, en affirmant qu’« on va attaquer aussi les services numériques qui aujourd’hui ne sont pas taxés et qui pourraient l’être, les Gafam par exemple ». L’eurodéputée Stéphanie Yon-Courtin (Renaissance) renchérit, en déclarant que « lancer une taxe numérique européenne serait un signal fort », même si « une guerre commerciale ne profitera à personne ». Elle estime toutefois qu’une telle réponse serait nécessaire, si Donald Trump persistait. « L’Europe doit prouver qu’elle ne reculera pas », a souligné l’élue.

Les GAFAM seront peu touchés

Si une taxe sur les GAFAM constituerait une réponse proportionnée aux droits de douane américains, il faut noter qu’elle impactera peu les géants du numérique. Ce sont plutôt les entreprises qui achètent leurs données qui risquent de payer cher. En effet, les entreprises de la tech ne vont pas baisser leur marge, mais simplement revoir leurs grilles de prix. Et cette décision pèsera sur les clients, en particulier ceux qui font de la publicité sur ces plateformes. Il faudra donc trouver un meilleur moyen de coercition que ces services qui sont devenus incontournables pour le citoyen européen.

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