L’application de partage de courtes vidéos n’en finit pas d’alimenter les craintes à Washington à cause de ses liens avec la Chine, le grand rival américain. Une législation est en cours d’examen pour en interdire l’usage sur les appareils appartenant à l’État.
Aux États-Unis, le contexte semble à une véritable offensive anti-TikTok. Du moins chez les officiels et autres élus américains. En témoigne le branle-bas en cours depuis quelques jours à la fois au Sénat et à la Chambre des représentants à propos de ce réseau social détenu par ByteDance, géant chinois de la tech.
La chambre haute a en effet adopté à l’unanimité mercredi 14 décembre sur initiative du sénateur républicain Josh Hawley, le No TikTok on Government Devices Act. Il s’agit d’une loi interdisant aux employés et autres responsables gouvernementaux d’accéder à l’application via des appareils appartenant à l’État.
Pression sur Biden
Cette législation intervient alors que de nombreux États ont d’ores et déjà pris des mesures similaires ces derniers jours. C’est le cas de la Géorgie, du Dakota du Nord, de l’Iowa, de l’Alabama entre autres.
Cette succession de mesure répressive témoigne de l’unanimité suscitée contre TikTok de la part des élus américains dans leur ensemble. Les observateurs s’attendent ainsi à ce que la Chambre des représentants actuellement contrôlée par les démocrates – en attendant son contrôle par les républicains à compter de l’an prochain – emboîte le pas au Sénat cette semaine en adoptant à son tour le No TikTok on Government Devices Act.
La patronne du Congrès Nancy Pelosi s’est en tout cas montrée favorable à une telle disposition, rajoutant de la pression sur les épaules du président Joe Biden à qui il reviendra en définitive, la responsabilité d’approuver la nouvelle loi.
Spectre d’un bannissement intégral
Parallèlement, un autre projet de loi anti-TikTok, œuvre du sénateur républicain de Floride Marco Rubio, se trouve dans les couloirs du parlement. Baptisé « Anti-Social CCP Act », il vise explicitement à bannir le réseau social du territoire américain. A l’image de la mesure soutenue par le président Trump que la justice a fait échouer. A-t-elle des chances d’aboutir cette fois ?
Rien n’est certain. D’autant que Joe Biden semble peu enclin à aller à de telles extrémités malgré les inquiétudes sur la sécurité nationale des États-Unis suscitées par TikTok selon le FBI. Reste que la plateforme très appréciée des utilisateurs américains semble faire l’unanimité contre elle de la part des élus.