La Cité des Sciences et de l’Industrie, à Paris, propose au grand public l’exposition « Grotte Chauvet, l’aventure scientifique » jusqu’au 11 mai 2025. Inaugurée le 15 octobre, cette expo permet d’explorer et d’étudier le célèbre site d’Ardèche qui renferme les plus anciens trésors connus de l’Art pariétal en Europe.
La Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette, à Paris, célèbre le 30e anniversaire de la découverte de la grotte Chauvet à travers une exposition inaugurée le 15 octobre. Prévu prendre fin le 11 mai 2025, cet évènement propose de découvrir le célèbre site archéologique ardéchois, d’une manière à la fois ludique, pédagogique et immersive.
Une visite de la Grotte Chauvet via des photographies
Le public ne se rendra pas sur le vrai site, car la grotte Chauvet est fermée aux visiteurs depuis sa découverte, en décembre 1994. Il pourra uniquement se glisser dans cette cavité grâce à des photographies traitées par des logiciels de photogrammétrie et de numérisation en 3D et qui reproduisent le plus fidèlement possible les volumes et les couleurs de la caverne. Les scientifiques qui travaillent dans la grotte ne sont autorisés à y descendre que deux fois dans l’année, en groupe de douze personnes en même temps.
Une cavité accessible seulement deux fois par an à cause du CO2
Les descentes dans la grotte sont limitées, pas pour préserver les peintures rupestres mais pour protéger les scientifiques. En effet, la cavité contient un taux élevé de CO2 naturel, dangereux pour les humains et qui s’accentue avec le réchauffement climatique. Ce gaz s’accumule fortement en octobre, ce qui a obligé les chercheurs à se contenter d’une seule campagne toute l’année. A cause de cette contrainte, l’équipe scientifique développe des outils alternatifs, notamment la modélisation 3D photogrammétrique.
La Grotte Chauvet découverte le 18 décembre 1994
Grâce à ce travail, les archéologues peuvent étudier le site toute l’année. Mais cette modélisation ne remplacera pas la descendre dans la grotte. Il faudra toujours se rendre sur place. Pour rappel, la Grotte Chauvet a été découverte le 18 décembre 1994 par trois spéléologues (Jean-Marie Chauvet, Christian Hillaire et Éliette Brunel), dans les escarpements calcaires de l’Ardèche. Ces chercheurs ont pu voir des peintures incroyables, décrivant notamment des scènes de chasse d’un troupeau de bisons par des lions et des cavalcades de chevaux.
La grotte de Chauvet, plus ancienne des grottes ornées connues en Europe
La beauté et la richesse des dessins au fusain sur les parois de la grotte ont suscité l’étonnement de la communauté scientifique. Grâce à la datation par le carbone 14, celle-ci a évalué que ces fresques avaient été peintes plus de 38 000 ans avant J.C. Ce qui faisait de Chauvet, la plus ancienne des grottes ornées connues en Europe, deux fois plus anciennes que celle de Lascaux en Dordogne. Ces constats ont marqué une révolution. En effet, cette cavité a démonté l’idée selon laquelle l’art paléolithique renvoyait à « l’enfance de l’art », les dessins étant très réalistes et élaborés.
Une grande maturité cognitive des artistes du paléolithique
Il était clair que l’expression graphique de Chauvet ne se résumait pas à une simple accumulation d’images les unes sur les autres. Elle traduisaitt une grande maturité cognitive et un besoin sociétal d’exprimer des mythes, qui organisent les sociétés par le récit de nos origines, de notre existence présente et de notre avenir. Jusqu’au 11 mai 2025, le grand public pourra se glisser dans la peau des chercheurs pour vivre cette aventure scientifique au sein d’une cavité classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Au-delà de l’exploration des peintures pariétales, peut-être que la visite suscitera des vocations…
