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Dark Vador : l’IA pose problème dans le jeu Fortnite

Suite à la reconstitution de la voix historique de Dark Vador de l’acteur James Earl Jones dans Fortnite, grâce à l’intelligence artificielle, Epic Games fait l’objet de critiques et d’attaques, notamment de la part de SAG-AFTRA. Le puissant syndicat de Hollywood se plaint de n’avoir pas été prévenu et approché pour négocier ce recours à l’IA. Il a décidé de porter plainte contre l’éditeur pour « pratique déloyale ».

Epic Games, l’éditeur de Fornite, permet depuis plusieurs jours aux joueurs de recruter dans leur équipe le personnage de Dark Vador, et même de discuter de vive voix avec lui par grâce à l’intelligence artificielle. En effet, la voix historique de l’acteur James Earl Jones, décédé en septembre 2024, a été reconstituée par l’IA pour permettre cette interaction.

Dark Vador embêté par les gamers

Comme on pouvait s’y attendre, les joueurs ont tenté de faire dérailler ce Dark Vador dopé à l’IA pour le faire basculer du côté obscur de la Force. Certains ont réussi à le faire jurer ou à lui faire répéter des mots obscènes, d’autres l’ont poussé à proférer des injures, qu’ils ont ensuite partagées sur les réseaux sociaux. Epic Games a dû réagir en annonçant le déploiement « immédiat » d’un correctif et promettant que « ça ne devrait pas se reproduire ». Mais il n’y a pas que ce problème que le studio doit résoudre. Un plus grand l’occupe.

La SAG-Aftra s’attaque à Epic Games 

La reconstitution de la voix de James Earl Jones par l’IA n’a pas plu à la SAG-Aftra (Screen Actors Guild‐American Federation of Television and Radio Artists). Dans un communiqué publié lundi 19 mai, le puissant syndicat américain (qui représente 160 000 acteurs) a critiqué la démarche d’Epic Games. Il a annoncé qu’il lançait une procédure devant l’inspection américaine du travail (NLRB). La SAG-Aftra a beaucoup fait parler d’elle lors de la grève historique de 2023 à Hollywood, qui visait à obtenir des garanties concernant l’usage de l’intelligence artificielle, perçue comme un danger pour les emplois. Cette organisation mène aussi, depuis juillet 2024, un mouvement de grève des comédiens du jeu vidéo, qui craignent de perdre leur poste à cause de cette même IA.

La SAG-Aftra déplore l’absence de négociation pour l’utilisation de la voix de Dark Vador 

Epic Games dit avoir obtenu l’accord des ayants droit de la voix de James Earl Jones (la famille du comédien et Disney, propriétaire de Star Wars) pour la reproduire dans Fortnite. Notons qu’avant sa mort, l’acteur avait signé un accord avec Respeecher, une entreprise ukrainienne d’intelligence artificielle, pour céder sa voix et autoriser son exploitation post mortem. SAG-Aftra précise ne pas contester le document contractuel, mais plutôt l’absence de négociation pour défendre les intérêts de certains de ses membres.

Tout faire pour « protéger le droit de négocier les conditions d’utilisation de la voix de Dark Vador »

« Lllama Productions [filiale d’Epic Games] a choisi de remplacer le travail des artistes humains par l’intelligence artificielle. Malheureusement, elle l’a fait sans nous prévenir et sans négocier avec nous, des conditions appropriées », proteste la SAG-Aftra. Le syndicat prévient qu’il fera tout son possible pour « protéger le droit de négocier les conditions d’utilisation de la voix […] », y pour ce qui concerne « la reproduction du rythme et du timbre emblématiques de Dark Vador dans les jeux vidéo ». Pour le moment, l’association attend le résultat de sa plainte déposée auprès du Conseil national des relations du travail.

Aux États-Unis, les inquiétudes montent autour de l’IA

La SAG-AFTRA espère sans doute faire du cas Fortnite un exemple, alors que les inquiétudes du secteur du doublage et de l’industrie cinématique ne cessent de croître aux États-Unis comme ailleurs dans le monde. L’intelligence artificielle est perçue par tous comme un véritable danger pour les emplois car elle peut tout faire : traduire, cloner, synthétiser des textes, des voix, des interprétations et des émotions avec une similitude étonnante. En France, de nombreux professionnels ont signé une pétition pour inciter le ministère de la Culture à se pencher sur le sujet.

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