High-TechMobile

Résister ou s’écraser : l’équation complexe de Vodafone Italia

La filiale italienne du géant britannique des télécoms suscite la convoitise de Iliad qui l’a soumise à rude concurrence depuis son entrée sur le marché transalpin il y a quatre ans. Se laissera-t-elle achever ?

Iliad ne lâche pas Vodafone en Italie. Après l’avoir constamment poussée à s’aligner sur ses offres depuis 2018, la maison-mère de Free, le roi français des prix, entend engloutir complètement Vodafone Italia. Elle a en effet proposé de racheter cette dernière contre 11 milliards d’euros dans ce que les deux acteurs ont qualifié, jeudi 10 février, d’approche préliminaire. En vain. Puisque Vodafone Italia y a opposé une fin de non-recevoir. Officiellement parce que l’offre ne correspondrait pas aux attentes des actionnaires, indique le communiqué du numéro 3 italien des télécoms.

Après tout, la filiale transalpine de Vodafone est créditée d’une valeur de 10,2 à 15,2 milliards d’euros, à en croire les estimations de Barclays citées par Le Monde. Il est donc dans l’intérêt de ses responsables de faire languir l’acheteur. D’autant que ni Wind Tre ni Telecom Italia, les deux autres opérateurs présents en Italie, ne sauraient acquérir Vodafone Italia malgré sa relative vulnérabilité, en raison du trop grand risque qu’une fusion ferait peser sur la concurrence.

Coentreprise ou rachat ?

Iliad apparaît donc comme le seul interlocuteur de Vodafone en Italie dans une potentielle opération de fusion. Le Britannique le sait et essaie certainement d’en jouer à travers les négociations. Il reste toutefois à définir, au-delà du coût, de quelle nature sera un éventuel mariage entre les deux. Sera-ce une coentreprise comme l’avaient laissé présager les premières manœuvres de la propriétaire de Free ou une acquisition complète, ce que traduit sa présente offre ?

Car l’un comme l’autre, n’aura pas la même incidence l’avenir de Vodafone en Italie. Une reprise de ses activités par Iliad lui assènerait le coup de grâce après quatre années de rude épreuve sur un marché où il détient 23,3% des parts. Depuis son lancement en 2018, le groupe de Xavier Niel n’a cessé de bouleverser les offres en Italie, forçant les concurrents à s’aligner sur ses prix à l’image de ce que fait Free en France.

Le temps des concentrations

Une rivalité à laquelle Vodafone n’a pas su très bien résister. D’où ce besoin de consolidation toujours d’actualité d’ailleurs malgré le rejet de cette première tentative de Iliad. Difficile de savoir qui dans ce jeu de dupes, fera plier l’autre. Le contexte mondial dans le secteur des télécoms est en tout cas à la concentration face au coût exorbitant du déploiement de la 5G entre autres.

Autres articles à voir

Bouton retour en haut de la page
Fermer
Fermer