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Biologie : pourrait-on bientôt déterminer notre espérance de vie ?

Selon une étude publiée récemment par des chercheurs de l’Université d’Adélaïde, il serait possible de savoir notre espérance de vie. Cela grâce à l’analyse des télomères, des séquences d’ADN répétitives non codant. Leur longueur, dès notre naissance, déterminerait en grande partie notre longévité.

Grâce à la recherche scientifique et médicale, on sait depuis longtemps que notre espérance de vie dépend en partie de notre hygiène et de certaines maladies héréditaires. Pour vivre plus longtemps, les médecins nous conseillent notamment des activités physiques régulières et une bonne alimentation. À l’inverse, ils nous avertissent que si nous fumons de la cigarette et/ou buvons trop d’alcool nous diminuons nos jours sur Terre.

Les télomères ont une incidence plus importante sur notre espérance de vie

Mais ces facteurs sur lesquels nous avons un pouvoir d’action seraient en fait secondaires dans notre longévité. C’est ce que suggère une étude publiée récemment dans la revue Nature Communications par des chercheurs de l’Université d’Adélaïde, en Australie. D’après cette recherche menée sur des souris, les télomères, des séquences d’ADN répétitives non codant, pourrait largement déterminer notre espérance de vie dès la formation de l’embryon. Pour faire simple, notre longévité dépendrait de leur longueur. Plus, ils sont longs, plus nous vivons longtemps.

Si les télomères sont trop courts pour assurer une fonction protectrice, la sénescence cellulaire se déclenche

Les télomères sont des structures faites d’ADN non codant sur lequel se fixent des protéines. Ils forment des sortes de capuchons qui protègent les extrémités des chromosomes, assurant ainsi la stabilité du génome. À chaque division cellulaire, ces coiffes rétrécissent, devenant de plus en plus courtes avec l’âge. Et lorsqu’elles sont trop courtes pour assurer leur fonction protectrice, la sénescence cellulaire se déclenche, contribuant au déclin tissulaire et à l’apparition de pathologies pendant la vieillesse.

Notre espérance de vie dépend aussi de l’hygiène de notre mère

Par conséquent, une longueur de télomères plus courte constitue un biomarqueur du vieillissement et de la susceptibilité aux comorbidités associées à ce processus biologique inéluctable, en particulier aux maladies cardiovasculaires. Mais qu’est ce qui détermine la longueur de ces télomères à la naissance ? Selon les chercheurs australiens, certains facteurs pourraient influencer la longueur de ces structures dès l’embryon. Il a été constaté que les enfants de femmes souffrant d’obésité, de tabagisme, d’un syndrome métabolique ou plus âgées ont des télomères plus courts à la naissance.

L’état de la mère peut causer un dysfonctionnement mitochondrial

« Une fois adultes, ces personnes ont un risque accru de mortalité par maladie cardiovasculaire, même si elles ne sont pas obèses elles-mêmes. », relève Rebecca Robker, directrice de l’étude de l’Université d’Adélaïde. Les chercheurs australiens pensent que la longueur des télomères chez la progéniture est déterminée par la communication mitochondriale-nucléaire lors de la fécondation. Un fort stress ou une mauvaise hygiène de vie, par exemple, peuvent causer un dysfonctionnement mitochondrial et avoir des incidences sur la longueur des télomères du fœtus. Ce qui démontre que la santé de la mère influe sur le développement du futur embryon et de ses télomères.

On peut toujours améliorer notre espérance de vie en optimisant le rallongement des télomères

Au regard de cette étude peut-on conclure que nous sommes condamnés dès notre naissance à mourir à un certain âge ? Naissons-nous avec une date de péremption liée à la santé de nos parents ? Pas vraiment. Malgré l’incidence de facteurs innés, il est possible d’améliorer la santé des mitochondries et ainsi optimiser le rallongement des télomères. Notamment par la prise de certains médicaments, dont l’antidiabétique metformine, qui évite le raccourcissement des télomères chez les embryons de souris issus de mères obèses. Notons qu’une étude similaire avait déjà été menée en 2013 sur des oiseaux diamants mandarins, avec les mêmes conclusions.

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