Des chercheurs du MIT, aux États-Unis, ont élaboré un dispositif permettant de produire de l’eau potable à partir de l’air ambiant. Leur collecteur d’eau atmosphérique peut fonctionner sans source d’énergie. C’est une solution intéressante face au cruel manque d’accès à l’eau dans certaines régions du monde.
D’après les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable dans le monde. À cause notamment de la croissance démographique et des effets du changement climatique, comme les sécheresses plus fréquentes et plus intenses. Alors que cette ressource devrait se raréfier davantage et que la crise de l’eau pointe à l’horizon, les initiatives se multiplier pour la rendre plus disponible.
Un système pour produire de l’eau potable à partir de l’air ambiant
La dernière initiative en date est celle des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT), aux États-Unis. Dans une étude publiée le 11 juin 2025 dans Nature Water, ils annoncent avoir mis au point un dispositif permettant de produire de l’eau potable à partir de l’air ambiant. Les chercheurs américains sont partis du constat que l’atmosphère terrestre contient d’énormes quantités d’eau sous forme de vapeur. Ils ont donc mis au point un collecteur d’eau atmosphérique capable de capturer cette vapeur et de la transformer en eau propre à la consommation.
Un dispositif conçu avec de l’hydrogel
Le collecteur d’eau atmosphérique ressemble à un panneau vertical noir, de la taille d’une fenêtre. Il se compose d’hydrogel, un matériau souple et poreux conçu à partir d’alcool polyvinylique, de chlorure de lithium, d’un sel qui attire l’eau, de glycérol et d’encre noire. Ce réseau a été enfermé dans deux plaques de verre et une couche de refroidissement en polymère. L’équipe de chercheurs a opté pour l’hydrogel parce que ce matériau a la capacité d’absorber l’eau de l’air et de la libérer ensuite. Ils ont également fait le choix de le mouler en forme de papier bulle, afin d’augmenter sa surface de rétention d’eau.
Le dispositif testé pendant plus d’une semaine dans la Vallée de la Mort
Pendant la journée, sous l’effet du soleil, la vapeur captée par le gel se réchauffait, s’évaporait et se condensait sur la surface vitrée, qui devenait plus froide. La gravité permet ensuite à l’eau produite de s’écouler par un tube et de finir dans un système de canaux. Les ingénieurs du MIT ont testé leur dispositif pendant plus d’une semaine dans la Vallée de la Mort, en Californie, la région la plus sèche d’Amérique du Nord. Cet endroit situé entre quatre chaînes de montagnes force les nuages à s’élever, ce qui provoque la perte de leur humidité avant qu’ils n’atteignent le sol.
57 à 161,5 millilitres d’eau potable recueillis par jour
Même dans ces conditions difficiles, l’appareil du MIT a produit entre 57 et 161,5 millilitres d’eau potable par jour, à des taux d’humidité variables de 21 à 88 %. Selon les chercheurs américains, c’est un résultat satisfaisant pour un lieu aussi sec. Ils s’attendent à une production d’eau plus élevée dans des climats plus tempérés et tropicaux, où humidité est plus importante. Le plus grand avantage avec leur récupérateur d’eau atmosphérique, disent-ils, c’est qu’il fonctionne sans source d’énergie. Tout le contraire d’autres systèmes qui nécessitent des batteries, des panneaux solaires, ou encore l’électricité du réseau.
« Une avancée vers des solutions d’eau sûres et durables »
Par ailleurs, l’équipement a la capacité d’éliminer le sel présent dans l’eau collectée avec les hydrogels, grâce à l’ajout du glycérol. Le collecteur d’eau atmosphérique représente ainsi « une avancée vers des solutions d’eau décentralisées, pratiques, évolutives, sûres et durables pour les régions les plus touchées par le stress hydrique », estiment les chercheurs. Selon eux, l’appareil pourrait alimenter passivement un foyer en eau potable, même dans des environnements moins arides, puisqu’il capte efficacement la vapeur d’eau et produit de l’eau potable dans différentes conditions d’humidité relative.