La firme propriétaire de Facebook entre autres, à financer des campagnes de dénigrement contre la plateforme détenue par le Chinois ByteDance. Une illustration du duel à distance entre les deux figures de la tech.
Tous les coups semblent permis dans la rivalité opposant Meta – ex-Facebook – aux nouveaux réseaux sociaux. Y compris celui du discrédit. La maison mère d’Instagram, WhatsApp et autres a en effet orchestré une campagne destinée à calomnier TikTok aux États-Unis, en recourant aux services du cabinet de lobbying Targeted Victory.
L’information révélée le 30 mars dernier par le Washington Post, indique notamment que la manœuvre a été organisée sur fond de dénonciation des dérives de la plateforme de partage de vidéos. Avec des journaux en guise de support. Concrètement, Targeted Victory, agence proche du parti républicain, aurait été sollicité pour amplifier dans l’opinion, les méfaits de TikTok sur les utilisateurs, notamment les enfants avec parfois la contribution des parents.
Salut public
La problématique des effets de l’utilisation des réseaux sociaux sur les plus jeunes a pris une autre tournure ces dernières années avec des preuves de plus en plus accablantes contre les plateformes technologiques. Meta dont les efforts de création d’un Instagram pour enfants restent entravés, a été accusé par son ex-employée Frances Haugen devenue lanceuse d’alerte, de fermer les yeux sur les conséquences délétères de ses applications. Cela fait accroître la pression sur la firme californienne de la part des régulateurs à travers le monde.
C’est donc en connaissance de cause que l’entreprise de Mark Zuckerberg agit contre TikTok, consciente qu’il s’agit d’un sujet sensible. Facebook comme Targeted Victory ne nient d’ailleurs pas les informations du Washington Post. Mais ils préfèrent parler d’une initiative de salut public visant à mettre l’opinion en garde contre la face sombre du réseau social. Une position défendable, mais non moins contestable, vu la menace que représente TikTok pour Facebook.
Rival menaçant
Les résultats du quatrième trimestre de l’année écoulée ont en effet révélé, en février dernier, une baisse du nombre d’utilisateurs du réseau social. Une première depuis sa naissance en 2004. La raison ? L’engouement du public pour des plateformes comme TikTok plus investies par la jeunesse. Facebook reste le réseau social le plus populaire au monde, mais cette popularité s’essouffle autant que son modèle économique par ailleurs.
Ce n’est donc pas à exclure que Mark Zuckerberg dont les manœuvres de concrétisation du métavers s’avèrent plus difficiles que prévu ait voulu nuire à un concurrent menaçant.