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La technologie va être supprimée en sixième

A la rentrée 2023, les élèves de sixième n’apprendront plus la technologie, qui sera remplacée par une heure de soutien ou d’approfondissement. Cette discipline sera désormais étudiée à partir de la classe de cinquième.

La réforme du collège se précise, et avec plusieurs changements. Dès la rentrée de septembre 2023, l’heure hebdomadaire de renforcement en mathématiques ou français pour les élèves de sixième sera effective. Et c’est la technologie qui va en pâtir.

Le bloc de quatre heures, regroupant aujourd’hui en sixième les sciences de la vie et de la terre (SVT), la physique-chimie et la technologie, va être « reconfiguré » dans ce sens, précise le ministère de l’Education nationale. Résultat : la technologie sera dorénavant étudiée à partir de la classe de cinquième. L’objectif est de « faire porter l’effort sur la technologie un peu plus tard, une fois que les compétences de base sont bien acquises », indique le ministère. Et ce dernier d’affirmer que ce changement pourra « libérer le temps correspondant à l’heure de soutien ».

Selon Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat enseignant du second degré Snes-FSU, il s’agit « d’un tour de passe-passe révélateur de la manière dont sont conçues les réformes au ministère. À moyens constants, le ministère choisit de supprimer une discipline à un moment de la scolarité ». A ses yeux, l’effacement de la technologie est inquiétant, et peut être considéré comme une forme de renoncement. « Avec la technologie en sixième, on commençait à construire les bases d’une culture commune pour tout le collège. On a besoin de former nos élèves aux enjeux technologiques ».

« Nous sommes très fermement opposés à cette idée. Il faut arrêter d’invoquer des arguments pseudo-pédagogiques ! On sait bien que le ministère essaie de résoudre ainsi ses problèmes de recrutement de profs de techno. Cette discipline a toujours eu sa place dans le parcours de l’élève. Le programme est à revoir, mais elle est utile pour la culture globale de l’élève et pour faire le lien vers la voie technologique ou professionnelle », s’insurge Jean-Rémi Girard au Syndicat des personnels de l’Éducation nationale (Snalc).

Pour sa défense, le ministère informe que les professeurs de technologie seront autorisés à encadrer l’heure de renforcement en sixième. Un temps consacré aux fondamentaux en français ou en mathématiques. Cette réponse du gouvernement ne convainc visiblement pas Sophie Vénétitay : « Au nom de quoi un professeur de technologie pourrait assurer l’heure de soutien en français ou en maths ? Si moi, enseignante de SES, on me demandait du soutien dans une autre discipline que la mienne, ce serait une tromperie pour les élèves et leurs parents ».

Les 60 minutes libérées par la suppression de la technologie seront donc consacrées à un temps de « soutien ou d’approfondissement pour tous ». Axé sur les fondamentaux, ce nouveau créneau pourra être assuré par des enseignants du collège mais également par des professeurs des écoles.

Le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye veut ainsi créer « un meilleur agrafage entre le primaire et le secondaire, parce qu’on sait que la marche d’entrée en 6e, en particulier pour les élèves les plus tangents, est très difficile. Il existe un enjeu majeur de continuité entre le CM2 et la sixième pour que les élèves ne trébuchent pas ».

La réforme du collège va également rendre obligatoire le dispositif « devoirs faits » dès la sixième. « L’objectif est qu’à son retour chez lui, l’élève n’ait plus de devoirs à faire, ou en tout cas beaucoup moins », explique le ministère. La moitié des élèves de sixième est aujourd’hui concernée par ce dispositif lancé fin 2017. « C’est un programme qui a fait ses preuves. Les retours sont très positifs », affirment les équipes de Pap Ndiaye.

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