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Infertilité : le chat n’est décidément pas le meilleur ami de l’homme

Chat alors ! Une étude récente publiée dans le FEBS Journal indique que notre félin domestique nuirait à la fertilité masculine via une bactérie dont il peut être porteur. Il s’agit du Toxoplasma gondii, le parasite responsable de la toxoplasmose. Ce parasite peut atteindre les testicules et décapiter les spermatozoïdes, les rendant ainsi improductifs.

On dit souvent que le meilleur ami de l’homme c’est le chien. C’est vrai, par sa loyauté et son dévouement. Mais s’il existe un animal domestique pour lequel la plupart des humains craquent, c’est bien le chat. Cette boule de poils est si mignonne, même par ses miaulements, qu’on veut tout le temps la tenir entre nos mains. Pourtant, cet animal représenterait un danger pour ses maîtresses et ses maîtres car porteur d’une bactérie pouvant provoquer l’infertilité. Il s’agit du Toxoplasma gondii, le parasite responsable de la toxoplasmose et bien connu des femmes.

Depuis les années 2000, on soupçonne le chat d’être une des causes de l’infertilité masculine

Des études, notamment menées en Chine dans les années 2000, avaient déjà suggéré la possibilité que ce parasite nuise à la fertilité masculine, sans jamais mettre clairement en évidence cette thèse. De nouveaux travaux conduits en avril 2025 par des chercheurs allemands, uruguayens et chiliens apportent une preuve supplémentaire à cette hypothèse. Ces scientifiques ont constaté que chez la souris, Toxoplasma peut atteindre les testicules et l’épididyme (le canal où les spermatozoïdes mûrissent et sont stockés) deux jours après l’infection, puis pratiquement détruire les spermatozoïdes.

Toxoplasma, le parasite du chat, décapite près d’un quart des spermatozoïdes

Pour savoir ce qu’il en était chez l’homme, l’équipe de chercheurs allemands, uruguayens et chiliens a entrepris de mettre le parasite en contact direct avec du sperme humain, dans une expérience in vitro. Résultat : après seulement 5 minutes d’exposition au parasite, près de 22,5 % des spermatozoïdes ont été décapités par Toxoplasma gondii. Et ce pourcentage a continué à augmenter dans les minutes qui ont suivi. Par ailleurs, même les spermatozoïdes qui ont réussi à conserver leur tête étaient affectés par le parasite. Certains présentaient des problèmes morphologiques ou de petits trous dans la tête, suggérant que Toxoplasma gondi avait tenté de les pénétrer.

L’infection favorise une inflammation chronique des voies reproductrices masculines

Les chercheurs notent en outre que l’attaque directe n’est pas la seule façon par laquelle Toxoplasma peut endommager les spermatozoïdes. En effet, ils ont également constaté que l’infection favorise une inflammation chronique des voies reproductrices masculines. Or cette inflammation nuit à la production et au bon fonctionnement des spermatozoïdes. Selon les auteurs, les effets délétères  exercés par Toxoplasma sur les spermatozoïdes pourraient participer aux problèmes globaux de fertilité masculine.

Toxoplasma n’affecte pas toujours les organes reproducteurs

Les scientifiques s’inquiètent donc de l’infection par Toxoplasma gondii. Et cela d’autant que quand cette infection a lieu, il n’est plus possible de s’en débarrasser. Il persiste à vie dans notre organisme. Les chercheurs pensent par ailleurs qu’en raison des nombreux modes de transmission de ce parasite, 30 % à 50 % de la population mondiale l’héberge de manière permanente dans l’organisme.

Heureusement, relativisent-ils, Toxoplasma n’affecte pas toujours les organes reproducteurs. Une étude roumaine pilote menée en 2015 sur des volontaires masculins a révélé que 25 % d’entre eux avaient eu la toxoplasmose et qu’il n’y avait aucune différence de qualité entre leur sperme et celui des autres participants.

Le chat expulse les œufs de Toxoplasma dans la litière et le jardin 

Mais il faudra une étude plus générale pour tirer une conclusion à cette contamination mineure. Aussi, on a toujours pas étudié l’infection chez l’être humain en situation. En attendant ces étapes importantes, notons que le chat expulse les œufs (oocystes) de Toxoplasma dans la litière, le jardin ou tout autre endroit de l’environnement où les êtres humains et d’autres animaux peuvent les ingérer.

Il faut donc appliquer des mesures d’hygiène pour éviter une infection. Notamment déléguer le nettoyage de la litière du chat ou le faire avec des gants, se laver les mains soigneusement à l’eau chaude après ce nettoyage, manger de la viande cuite à cœur, bien laver ses fruits et légumes ou encore éviter les produits animaux crus.

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