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Festival de la BD d’Angoulême : l’édition 2026 incertaine 

Le Festival de la BD d’Angoulême (FIBD) aura-t-elle lieu en 2026 ? Depuis plusieurs jours, un mouvement de boycott menace ce rendez-vous phare du neuvième art. Les auteurs et éditeurs dénoncent des dysfonctionnements et des abus de la part de la société organisatrice, 9e Art +.

Le prochain Festival de la BD d’Angoulême (FIBD), prévu en janvier prochain, pourrait ne pas se tenir. Un mouvement de protestation vise 9e Art +, la société qui organise ce rendez-vous clé de la bande dessinée francophone depuis 2007. De nombreux éditeurs et surtout des artistes poussent pour boycotter cette 53e édition. Parmi ceux-ci figure Anouk Ricard, grand prix d’Angoulême de l’an dernier.

Le dernier Festival de la BD d’Angoulême secoué par un scandale

Dans une tribune publiée par près de 300 auteurs et autrices de BD, 9e Art + est accusée d’avoir licencié l’une de ses salariées, victime de viol. Cette histoire date de janvier 2025, durant l’édition précédente du FIBD. Plutôt que de protéger cette salariée et de l’aider, le groupe dirigé par Frank Bondoux l’a licenciée pour faute grave, après qu’elle a porté plainte contre un collaborateur du festival. Suite à ce licenciement, la jeune dame s’est retrouvée seule et sans revenus. En avril 2025, près de 400 auteurs et autrices avaient déjà signé une pétition dans laquelle ils ont exigé la résiliation du contrat entre le festival et 9e Art+ et menacé de boycotter l’édition 2026 si leurs revendications ne sont pas prises en compte.

Le ministère de la Culture veut rétablir sa subvention

Les désaccords ne se limitent pas à la gestion humaine. Ils touchent aussi à l’organisationnel et aux valeurs prônées. Les frondeurs pointent une « verticalité du pouvoir » et une logique libérale qui détruit les fondements du FIBD. Selon eux, le festival est de plus en « plus soucieux des marchés que de la création » et prend un « virage mercantile » sur fond de gestion « opaque ». Face aux protestations, le ministère de la Culture avait retiré une subvention de 200 000 euros versée à la société 9e Art+, estimant qu’elle avait manqué à ses obligations de transparence. Mais Rachida Dati se dit désormais prête à rétablir cette enveloppe en 2026 si les conditions sont réunies. Elle souhaite que le festival se tienne l’année prochaine.

Le Festival de la BD d’Angoulême largement financé par les collectivités locales

Outre l’aide directe de 200 000 euros, l’État contribue au financement du FIBD via la Direction régionale des affaires culturelles (140 000 euros), le Centre national du Livre (200 000 euros) et le Fonds national d’aménagement du territoire (40 000 euros). En 2023, les subventions publiques représentaient près de la moitié du budget du festival (évalué à 6,6 millions d’euros en 2023), avec un total de 3 millions d’euros. Ce sont les collectivités locales qui versent le plus d’argent. En premier lieu la Nouvelle-Aquitaine, qui a décaissé 910 000 euros en 2023. Quant à la ville d’Angoulême, elle a versé près de 600 000 euros à l’organisateur du festival, locomotive culturelle et économique du territoire.

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