Actuellement, l’hydrogène est présenté comme une panacée à tous les problèmes liés à la pollution dans les transports. Mais le doute gagne de plus en plus les esprits au niveau de la mobilité légère à cause du poids des batteries embarquées. Du fait de leurs volumes qui nécessitent une grande compression, l’utilisation de l’hydrogène comme carburant conviendrait davantage à la mobilité lourde. Un point sur la question.
Depuis quelques années, l’hydrogène fait rêver les constructeurs. Cette ressource offrirait une autonomie deux à trois fois plus élevée qu’avec l’électrique à batterie, un temps de recharge de quelques minutes et zéro émission de polluants. Aussi, elle nous éviterait de chercher partout une borne fonctionnelle et d’attendre son tour dans les stations pendant plusieurs minutes. L’hydrogène se positionne ainsi comme le carburant de la mobilité du futur, faisant rêver l’aviation, le maritime et l’automobile. Ce dernier domaine fait déjà rouler quelques modèles de véhicules alimentés par de l’hydrogène vert. Mais, alors que l’intérêt des constructeurs pour ce gaz va croissant, certaines voix s’élèvent pour tempérer les ardeurs. Parmi ces voix figure celle de Gérard Longuet, vice-président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST). Cette institution a pour mission d’informer le Parlement français des conséquences des choix à caractère scientifique et technologique pour éclairer ses décisions.
L’hydrogène gris domine encore le marché
Lors d’une conférence de presse, le sénateur de la Meuse a déclaré que l’hydrogène convient plus aux véhicules lourds comme les camions, trains et bateaux. Pourquoi ? Parce que ces moyens de transport disposent d’un poids et d’un volume qui s’y prêtent. Le vice-président de l’OPECST déconseille l’utilisation de l’hydrogène pour la mobilité des automobilistes à cause du CO2 qui s’échappe des voitures. En effet, si la production de l’hydrogène vert progresse, elle ne représente encore que 5% de la consommation française d’hydrogène. Le reste vient de l’hydrogène gris, à base d’énergies fossiles.
L’hydrogène naturel, une solution bien plus simple et vertueuse
Par ailleurs, l’hydrogène vert lui-même reste problématique. Sa fabrication implique l’utilisation d’énormes quantités d’électricité et d’eau. Des gaspillages dont on se passerait bien à l’heure de la rationalisation des ressources. Heureusement qu’il existe toujours une solution. Une alternative serait de se tourner vers l’hydrogène naturel. Au Mali, la compagnie Hydroma, fondée par le milliardaire Aliou Boubacar Diallo, transforme directement l’hydrogène naturel en électricité verte grâce à une unité pilote installée près du village de Bourakébougou. Elle est pratiquement la seule à le faire dans le monde. Après huit années de tests, le groupe a récemment annoncé une production à grande échelle. L’objectif à moyen terme c’est d’approvisionner l’Afrique de l’Ouest et l’Europe. Pour y arriver, Hydroma prévoit la construction d’un pipeline de 4700 kilomètres, de Bourakébougou aux portes du Vieux continent.
Le Mali pionnier de l’hydrogène naturel dans le monde
Aliou Diallo assure que son hydrogène naturel peut servir à tous les types de transports, sans contrepartie. « Nous pouvons l’utiliser dans la mobilité légère et dans la mobilité lourde pour réduire la pollution dans nos villes », a-t-il récemment déclaré. Dans son pays, l’homme d’affaires souhaite redémarrer le transport ferroviaire de Bamako à Kayes avec un train à hydrogène. De quoi à placer son pays dans le firmament des nations. « On peut être la première économie décarbonée du continent africain, le premier pays à faire rouler les trains à hydrogène, le premier pays avec des voitures à hydrogène et le premier à produire de l’électricité avec de l’hydrogène », a énuméré Aliou Diallo.