Le logiciel conversationnel fait de plus en plus l’objet d’interdiction dans les écoles et universités à travers le monde par crainte de son usage lors des évaluations. Une approche répressive diversement appréciée.
Le ChatGPT à Sciences Po, c’est non. Il n’est pas question pour les étudiants de recourir à cette intelligence artificielle (IA) pour les évaluations ou tout usage non-encadré. Ainsi en a décidé la direction de la prestigieuse université française. Elle l’a en effet fait savoir à travers un mail adressé aux étudiants, le mercredi 25 janvier.
« Sans référencement transparent, il est interdit aux étudiants d’utiliser le logiciel pour la production de tout travail écrit ou présentation, sauf à des fins de cours spécifiques, sous la supervision d’un responsable de cours », peut-on lire dans le courrier, qui fait de Sciences Po l’un des derniers établissements d’enseignement à bannir ce logiciel conversationnel.
Plagiat et tricherie
Plusieurs écoles ont en effet fait de même aux États-Unis, notamment à New York et à Seattle, selon Reuters. L’appréhension vis-à-vis de l’usage de cette machine créée par la firme californienne OpenIA est si forte dans le milieu du savoir que des universités ont décidé de limiter les évaluations à distance.
Fort d’une quantité incommensurable de données intégrées via le web, les livres, les journaux, cette machine a en effet réponse à tout. Elle est ainsi capable de produire des copies à première vue semblables à celles d’un humain, comme a pu récemment le découvrir avec étonnement, un professeur en handicapologie à la fac de Lyon.
Apprivoiser la machine
Le risque d’un usage préjudiciable pour l’intégrité académique est bien réel donc, ainsi que l’a fait remarquer la directrice de la formation initiale de Sciences Po Myriam Dubois-Monkachi dans les colonnes de Franceinfo.
Reste qu’e prohiber l’usage d’un outil qui par définition est censé servir, ne relève pas de l’approche idéale, à en croire certains. D’autant que malgré ses immenses capacités, ChatGPT reste une machine sans esprit de discernement et surtout susceptible d’erreurs, même des plus grossières parfois.
Plutôt que d’interdire le recours à ce logiciel dans les écoles et universités, le corps enseignant ferait mieux de l’apprivoiser. De sorte à en profiter autant que faire se peut tout en en limitant les effets pervers. Car la révolution de l’IA ne fait que commencer.