Le Daily Express a récemment publié un portrait censé être celui de Jésus Christ. Cette image a été créée par Midjourney à partir des traces présentes sur le suaire de Turin, le linceul qui aurait enveloppé le corps du Messie il y a près de 2000 ans. Certains scientifiques sont sceptiques face au résultat pratiquement identique aux représentations connues du personnage.
Le tabloïd britannique « The Daily Express » a publié, il y a quelques jours, un portrait censé être celui de Jésus Christ. Cette image a été générée par l’intelligence artificielle Midjourney à partir des traces présentes sur le suaire de Turin, un tissu qui aurait recouvert le corps du Messie après sa mort, il y a près de 2000 ans.
Les chrétiens croient que le suaire de Turin montre une empreinte du visage de Jésus
Le suaire de Turin est un drap de lin jauni présenté depuis 1350 comme étant le véritable linceul du Messie. Actuellement conservé dans la chapelle de Guarini de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin, en Italie, il a une forme rectangulaire de 4,42 mètres de long sur 1,13 mètre de large. Ce tissu funéraire montre l’image floue, de face et de dos, d’un homme meurtri par des traces de blessures résultant d’une crucifixion.
Si les catholiques pensent depuis toujours que ce linge a bien été le dernier du Christ, les scientifiques ont toujours été très partagés sur le sujet. Dans les années 1980, une étude controversée réalisée par des chercheurs sceptiques a conclu qu’il s’agissait d’un faux. Cette affirmation corroborait les allégations de l’évêque Pierre d’Arcis de Troyes qui, en 1389, ne reconnaissait pas en ce drap le suaire du Christ.
La science a confirmé l’authenticité du suaire du Christ
Mais en 2022, une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique Heritage a annoncé sans ambiguïté que le suaire de Turin est bel et bien le linceul originel du Christ. Le drap avait été passé aux rayons X pour le prouver. Les auteurs de cette étude ont aussi relevé de minuscules particules de pollen du Moyen-Orient logées dans les fibres du tissu. Cette découverte exclut définitivement la théorie selon laquelle le drap provient d’Europe.
Les scientifiques ont également noté que l’artefact fragile a été conservé dans de mauvaises conditions pendant les siècles précédant son entrée dans les archives historiques en 1354, avec notamment une humidité relative de 55 à 75 %. Aussi, il a subi des centaines d’années de manipulation. D’où le fait qu’on en parle comme d’une relique miraculeuse. L’Église catholique n’a jamais pris de position officielle sur sa légitimité. Toutefois, le pape François s’est rendu en pèlerinage à Turin en 2015 pour prier devant le suaire.
Midjourney guidée par des milliers d’années de croyance
Certains scientifiques émettent des doutes sur cette nouvelle représentation du Christ signée Midjourney. Selon eux, elle ressemble à toutes les autres images connues à ce jour. En effet, les archétypes stéréotypés de l’art classique chrétien montrent Jésus avec de cheveux longs, une barbe et des yeux bleus profonds. On pense donc que l’IA a été guidée par des milliers d’années de croyance pour produire ce résultat.
Les critiques soulignent en outre que Midjourney a été formée sur une vaste collection d’images provenant d’Internet et de sa propre base de données, toutes influencées par les représentations historiques. Ils rappellent d’ailleurs que l’IA a tendance à embellir les choses car conçue pour être créative. Enfin, ils se demandent quels prompts les équipes du Daily Express ont introduit dans l’intelligence artificielle.
Rien d’ébranlable pour la foi chrétienne
Le tabloïd britannique assure n’avoir pris aucun parti et qu’il s’est montré le plus transparent possible sur les requêtes effectuées avant d’arriver à la création de cette image. Même si c’est vrai, il faudra vérifier tout ça. Pour l’heure, l’Église Catholique n’a pas réagi à la publication de cette image inédite. Certains spécialistes estiment qu’il ne faut pas en faire tout un tas. Il s’agirait d’une simple reconstruction informatique qui ne va rien changer à la foi des croyants. Donc rien d’ébranlable.
