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Deepseek : après la panique, l’Europe et les États-Unis essaient de contre-attaquer

La nouvelle IA chinoise Deepseek a provoqué une véritable onde de choc en début de semaine, provoquant une chute de la valorisation des géants américains de la tech. Après le vent de panique, l’Europe et les États-Unis tentent de riposter. Plan IA, railleries, enquête, demande d’explication…tout y passe.

Séisme sur les marchés financiers ce mardi. La nouvelle IA chinoise, Deepseek, a provoqué une onde de choc dans le monde entier, en particulier en Occident. Et pour cause, cette intelligence artificielle remet totalement en cause toutes les croyances sur le développement de cette technologie à ce jour.

Une IA performante et moins chère

En effet, si l’on en croit la startup qui l’a conçue, la dernière version du robot conversationnel chinois DeepSeek, lancée le 20 janvier, n’a nécessité que 5,6 millions de dollars d’investissement, là où les groupes américains comme OpenAI et Nvidia mettent des dizaines de milliards d’euros. Ce montant dérisoire n’empêche pas le chatbot de disposer de capacités équivalentes à celles de ChatGPT (OpenAI), Gemini (Google) ou Claude (Anthropic).

Avec Deepseek, la Chine sème la panique

Deepseek a également stupéfait le monde de la tech lorsque son concepteur a révélé avoir utilisé assez peu de puces électroniques ultra-performantes. C’est un bras d’honneur aux États-Unis qui ont imposé des sanctions à Pékin sur les semi-conducteurs. Non seulement la Chine est parvenue à fabriquer ses propres puces, mais également elle en utilise peu pour son modèle d’IA. Jusqu’à alors, il était admis qu’il fallait disposer de plusieurs puces ultra sophistiquées.

Un réveil des Occidentaux

Les États-Unis n’ont pas mis du temps à se réveiller du choc provoqué par Deepseek. Meta a demandé à ses ingénieurs de travailler sur l’appli chinoise pour tenter de comprendre comment elle a pu obtenir un tel résultat avec si peu de moyens. Microsoft et OpenAI seraient également en train d’enquêter en interne pour savoir si la firme de Hangzhou a pu utiliser illégalement le modèle de ChatGPT pour bâtir son IA.

Trump toujours hanté par la Chine

L’administration Trump, qui a promis 500 milliards de dollars pour un projet d’IA baptisé « Stargate », annonce elle que la start-up chinoise allait faire l’objet d’un examen de la part du conseil de sécurité pour évaluer les risques sur la sécurité nationale. Il y a quelques jours, le président américain, déjà hanté par la Chine, avait indiqué que cette percée de DeepSeek était « un signal d’alarme pour l’industrie américaine ».

L’Italie demande des comptes à Deepseek

En Europe, l’Italie a préféré riposter sur l’angle juridique et en particulier du RGPD. Saisie d’une plainte, la Garante per la protezione dei dati personali a envoyé une lettre à Deepseek concernant sa conformité au RGPD. Dans sa missive, elle demande des précisions sur la collecte des données personnelles et sur leur lieu de stockage. Elle donne à Deepseek 20 jours pour répondre. Mais la société chinoise a décidé de bloquer son application sur les boutiques en ligne d’Apple et de Google en Italie.

Deepseek, une fenêtre d’opportunités pour l’Europe

De son côté, Bruxelles préfère pour le moment ne voir en Deepseek qu’une fenêtre d’opportunité pour développer des modèles d’IA puissants et à moindre coût. Ainsi, la Commission européenne a évoqué mercredi la création de « giga-fabriques d’IA » sur le continent. L’Europe veut devenir la Silicon Valley mondial de l’intelligence. Autrement dit, elle veut être là région où l’on crée les futures technologies. La course à l’IA ne fait donc que commencer.

 

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