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Philip Morris : le choix de « l’auto-disruption » pour tourner le dos à la cigarette

Le leader mondial de l’industrie du tabac, Philip Morris International (PMI) annonce souhaiter renoncer de vendre des cigarettes d’ici 10 à 15 ans. Selon Davy Khoun, le directeur Business Innovation de PMI, il s’agit d’un projet « d’auto-disruption avec une ambition sociétale forte » que le groupe compte mettre en oeuvre grâce à la recherche et à l’innovation.

« Cela fait dix ans qu’on a réorienté toute notre recherche vers le développement d’alternatives à la cigarette basée sur des produits sans combustion », a indiqué Davy Khoun à l’occasion du Hub Forum. Selon lui, la combustion est le « root problem, la cause numéro un » de la cigarette car elle génère « toute une série de substances chimiques nocives » pour le fumeur.

Pour proposer des alternatives moins nocives pour la santé, PMI mise notamment beaucoup sur le tabac à chauffer et son dispositif IQOS, qui permet de chauffer le tabac à une température moindre que la cigarette, pour dégager une vapeur de tabac sans entrainer de combustion, ce « qui permet de réduire de manière sensible l’exposition à ces composants chimiques qui sont nocifs pour les fumeurs ».

« L’auto-disruption » du groupe PMI évoquée par Davy Khoun passe par une « rupture technologique très forte », notamment marquée par la création d’un centre de recherche de pointe en Suisse, qui accueille 500 chercheurs et qui a fait en quelques années de PMI l’une des entreprises au monde les plus « déposantes de brevet ». Selon M. Khoun, « 98% du budget R&D (de PMI) est alloué au développement » des alternatives technologiques à la cigarette.

Pour le patron de l’innovation de PMI, le cigarettier « est passé en dix ans d’une entreprise industrielle traditionnelle à une entreprise hybride centrée sur la technologie d’un côté et la recherche de l’autre ». Avec un objectif assumé et annoncé depuis plusieurs années par le PDG de Philip Morris, André Calantzopoulos : « arrêter la commercialisation des cigarettes d’ici 10 à 15 ans ».

« On a repensé notre R&D de façon fondamentale et on utilise aujourd’hui les standards de l’industrie pharmaceutique comme benchmark », a précisé Davy Khoun, avant de conclure en affirmant que la totalité des produits électroniques de PMI seront équipés d’ici 2023 « d’une technologie embarquée qui pourra vérifier l’âge des utilisateurs » pour en interdire l’accès aux mineurs.

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