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Les métros moscovites à l’heure de la reconnaissance faciale

Les autorités viennent de lancer le mode de paiement par reconnaissance faciale dans les métros de la capitale russe. L’initiative dont l’opportunité est avérée dans ce contexte de Covid-19 n’en reste pas moins controversée.

Désormais à Moscou, plus besoin de rejoindre les files d’attente pour payer son ticket de métro. Un regard dans la caméra désormais dédiée à l’entrée des transports et le tour est joué. À condition cependant de s’être préalablement fait enregistrer photo et informations bancaires à l’appui via l’application du service de métro de la ville. Ce système de paiement par reconnaissance faciale prévu pour les 241 stations de métro de la capitale russe et baptisé Face Pay, a été lancé vendredi 15 octobre sous les satisfecit des autorités.

Maxim Liksutov, patron des transports moscovites, a notamment revendiqué d’être la première ville au monde à déployer cette technologie destinée à plus de 12 millions d’habitants, à si grande échelle. Même si son utilisation ne devrait concerner que 10 à 15% de ce chiffre dans un premier temps, selon l’autorité locale. De quoi constituer pour Maxim Liksutov, un motif de fierté. D’autant que le réseau de transport de Moscou est une des plus denses au monde.

Des craintes réelles

Or cette période crise sanitaire mondiale rime très peu avec la densité humaine. Partout à travers le monde, l’heure est à la distanciation sociale en raison du Coronavirus. Face Pay constitue donc de ce point de vue une aubaine, et la technologie ne pouvait pas mieux tomber.

Reste que la reconnaissance faciale suscite toujours des craintes. Car cela suppose de renoncer potentiellement à ses données personnelles. Partout où cet outil de plus en plus sollicité par les géants du web a été déployé, cela s’est accompagné de polémiques. Et la Russie n’y échappe pas. Le pays dont le recours à la technologie se multiplie s’est illustré de manière peu recommandable ces derniers temps. C’est ainsi que les milliers de caméras installés à Moscou dans la foulée du dernier Mondial de football servent désormais à traquer les opposants et autres voix dissidentes par le pouvoir.

Avant sa mise en service, Face Pay avait suscité la méfiance de nombre d’associations de défense des droits des internautes. Ces dernières, à l’image de l’ONG russe Roskomsvoboda, craignent que son usage ne soit détourné à des fins inavouées. Mais les autorités moscovites se défendent de toute velléité malsaine et en laissent le choix aux utilisateurs.

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