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Censure et modération : Google dans les pas de Meta et X

Après Meta, qui a renoncé à sa politique de modération sous contrainte, Google pourrait abandonner le « fact-checking », d’après des informations de Contexte. Une réunion aurait eu lieu à ce sujet en décembre dernier. Si cette info est confirmée, il semblerait que les principales plateformes retournent leur veste pour éviter les ennuis avec le nouveau président américain.

Les digues de la censure se brisent les unes à la suite des autres. Après Meta (maison-mère de Facebook et Instagram) la semaine dernière, Google pourrait à son tour abandonner le programme de vérification des faits, « fact-checking », aux États-Unis dans un premier temps. C’est l’information donné par Contexte cette semaine.

Google a tenu une réunion en décembre sur la question du fact-checking

Selon le média français, le groupe de Mountain View a évoqué cette possibilité en décembre dernier, lors d’une réunion des signataires du « code européen de bonnes pratiques contre la désinformation ». Cette charte contre les fake news dans l’Union européenne (UE) fera bientôt partie du DSA, le « Digital Services Act » (règlement européen sur les services numériques). Pour rappel, le DSA impose des obligations de modération aux plateformes du Web.

Google et les autres géants du numérique ont adhéré au code européen de bonnes pratiques

Auparavant, le code européen de bonnes pratiques contre la désinformation n’était pas contraignant. Les géants du numérique étaient libres de l’appliquer ou non. Mais sa mise en place était une question de responsabilité. Google, Meta, Microsoft, TikTok et autres ont accepté de faire leur devoir. Cependant, on ne peut pas vraiment dire que ces groupes avaient le choix face à de potentielles amendes.

Les réseaux sociaux étroitement surveillés en Europe

Ainsi, à partir de 2018, ces plateformes ont commencé à modérer et censurer les contenus assimilés à la propagande ou à la désinformation. Pour l’Union européenne, il fallait imposer des garde-fous pour ne pas que les réseaux sociaux ne deviennent (davantage) des caisses de résonance de fake news. Mais qu’est ce qu’une fake news à l’ère de la guerre de l’information ? Répondre à cette question nécessiterait tout un mémoire…

Google à la suite de Meta ?

En mettant fin à son programme de fact-checking sur Google Search et YouTube, Google rejoint Meta qui a abandonné la modération sur Facebook et Instagram la semaine dernière. Le groupe a expliqué que « la politique de modération – est allée trop loin (…) avec trop de censure ». Il a annoncé qu’il allait supprimer un tas de restrictions sur l’immigration et le genre. « Ce qui a commencé comme un mouvement inclusif est de plus en plus utilisé pour exclure les personnes qui ont des idées différentes. », a souligné son PDG et co-fondateur Mark Zuckerberg.

Désormais la modération basée sur les notes de communauté

Meta a précisé que la politique de modération sera remplacée dans un premier temps par des « notes de communautés ». Ce qui signifie qu’une information sera autant tolérée qu’elle obtiendra de meilleures notes de la part de la communauté. Pour Zuckerberg, c’est une façon de redonner le pouvoir aux internautes, après l’avoir confié à de petits « censeurs » du net, appelés « fact checker », qui suppriment ici et là ce qui ne relevait pas de la version officielle, devenue parole d’évangile…

Elon Musk avait déjà supprimé volontairement la modération sur X

« L’objectif c’est de revenir à nos racines : la liberté d’expression », a dit le PDG de Meta. Avec les notes de communauté, Facebook suit les pas de X (ex Twitter) qui avait mis en place ce système il y a plusieurs mois. Son patron Elon Musk est un adepte de la liberté totale comme Donald Trump, qui l’a récemment nommé dans son administration.

Google et Meta veulent éviter la fureur de Donald Trump

Rappelons que le président républicain avait menacé les réseaux sociaux de représailles s’il ne changeait pas leur politique de modération avant sa prise de fonction ce lundi 20 janvier. Il semble que tout le monde a pris peur, en particulier Mark Zuckerberg, qui avait supprimé le compte de Donald Trump après l’assaut du Capitole en janvier 2021.

 

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