Le géant du e-commerce veut rayer l’acteur du paiement électronique de ses partenaires au Royaume-Uni, et potentiellement aux États-Unis, évoquant des frais trop élevés facturés sur les opérations par carte de crédit.
C’est une décision radicale que vient de prendre Amazon. Le leader de la vente en ligne a annoncé mercredi 17 novembre qu’il n’acceptera plus, à partir du 19 janvier 2022, les cartes de crédit estampillées Visa au Royaume-Uni. La firme de Seattle pointe du doigt les tarifs pratiqués sur les transactions effectuées par sa clientèle via cette carte co-marquée. Des frais qui au lieu de diminuer, continuent de flamber, estime-t-il par ailleurs dans un mail adressé à ses utilisateurs.
Les émetteurs de carte de paiement électronique facturent en effet aux acteurs du e-commerce, un pourcentage fixe sur chaque opération effectuée sur leur plateforme. Alors que l’Union européenne a plafonné ce montant pour ses ressortissants notamment pour empêcher les abus, les détenteurs britanniques de la carte Visa eux, sont sans bouclier depuis que Londres a claqué la porte de Bruxelles. Conséquence : les frais prélevés connaissent une hausse. Ils se situeraient actuellement à 1,5 % du montant des opérations effectuées par carte de crédit entre le Royaume-Uni et l’UE, et à 1,15 % pour les transactions par carte de débit, selon Reuters. Alors que les mêmes opérations sont facturées respectivement à 0,3 % et 0,2 % sur le territoire européen, à en croire l’agence de presse britannique.
Relation tendue
De quoi provoquer l’agacement d’Amazon qui avait dû rehausser de 0,5%, les frais prélevés chez ses clients pour toute transaction au Singapour avec les cartes de crédit Visa, en septembre. Cette situation, aux dires de plusieurs analystes, traduit une tension palpable entre l’un des géants du paiement électronique et le plus gros détaillant au monde. Au point que ce dernier réfléchirait désormais à rompre leur collaboration aux États-Unis, toujours selon Reuters. Des discussions seraient même déjà en cours avec MasterCard et American Express notamment, deux concurrents de Visa, à cet effet, à en croire la même source.
Dans ce bras de fer annoncé, Visa qui se désole de la décision d’Amazon au Royaume-Uni aura du mal à avoir le dernier mot. Au regard du poids d’Amazon dans le secteur du commerce en ligne, il vaut mieux l’avoir avec soi. Ce ne serait d’ailleurs pas la première fois que l’émetteur de carte de paiement numérique ferait machine arrière à propos de ses coûts. Walmart, acteur américain de la grande distribution l’y avait contraint au Canada en 2016.