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Aérospatial : l’IA conçoit un moteur aerospike fonctionnel

La société LEAP 71, basée à Dubaï, annonce la mise au point d’un moteur aerospike fonctionnel grâce à l’intelligence artificielle. Alimenté par un carburant mixte à base d’oxygène liquide cryogénique et de kérosène, ce bloc a réussi à bruler pendant environ 11 secondes. Si cela peut paraitre insignifiant, il s’agit d’un exploit remarquable.

Concevoir des moteurs aérospatiaux de pointe est une tâche complexe et chronophage. Ce travail nécessite des années de modélisation, de tests, de révision et de prototypage. Heureusement, ces dernières années, une nouvelle technologie promet d’accélérer les processus dans tous les secteurs d’activités : l’intelligence artificielle.

LEAP annonce une avancée capitale dans le domaine spatial 

Cette technologie possède une puissance de calcul et une rapidité d’exécution inégalée. Alors pourquoi ne pas s’en servir dans le domaine de l’aérospatial ? LEAP 71, une société d’ingénierie basée à Dubaï, l’a très bien fait. Elle annonce avoir mis au point, en seulement 21 jours, un moteur aerospike fonctionnel grâce à une intelligence artificielle. Baptisée Noyron, cette IA est spécialement entraînée pour traiter des problématiques liées à l’ingénierie des domaines de la physique.

Les fusées classiques éprouvent des difficultés une fois lancées 

Pour rappel, les fusées classiques sont conçues pour diriger et dilater les gaz chauds provenant du moteur, via une cloche, après leur passage dans la tuyère Venturi. Ce fonctionnement présente un inconvénient majeur. En effet, la courbure de la cloche doit être conçue sur mesure pour supporter une forte altitude. Ce qui n’est pas toujours le cas. Ainsi, certaines fusées fonctionnent très bien au décollage, mais éprouvent quelques difficultés une fois dans l’atmosphère où la pression de l’air diminue.

La tuyère aerospike corrige les défauts des fusées traditionnelles 

Pour pallier à ce défaut, les moteurs de fusée des deuxième et troisième étages sont différents de ceux du premier étage. Mais les ingénieurs aimeraient s’éviter tant d’efforts. Idéalement, ils souhaitent un moteur capable de s’adapter automatiquement aux changements de pression d’air. Un aérospike y parvient justement. Ce moteur est très particulier. Conçu comme un bouchon avec une courbe, il dispose d’une tuyère positionnée à l’envers. Ce qui permet de générer le flux de combustion à l’extérieur et non à l’intérieur. Aussi, lorsque la pression de l’air change, la forme de la courbe change avec pour s’adapter.

Les précédents moteurs aerospike n’ont pas pu décoller

Plusieurs moteurs aerospike ont été développés depuis les années 1950, mais ils n’ont jamais vraiment décollé. Tout se résumait à des test dans les laboratoires. Le seul appareil qui a tenté de décoller avec cette motorisation s’est crashé dès son lancement en mai dernier. C’est dire qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour effectuer le premier vol réussi. LEAP 71 veut contribuer à cet effort avec son moteur imaginé par l’intelligence artificielle.

Seulement 21 jours pour concevoir le moteur aerospike 

Pour concevoir le moteur aerospike, l’IA s’est nourri d’une masse de données afin de calculer la géométrie du moteur, les paramètres de performance, le processus de fabrication et d’autres détails. Elle a généré un concept monolithique imprimable en 3D à partir d’un alliage de cuivre. Il lui a fallu seulement 21 jours pour produire le moteur. Une fois cela fait, le bloc a été alimenté par un carburant mixte à base d’oxygène liquide cryogénique et de kérosène.

Des résultats satisfaisants malgré la très courte durée de fonctionnement 

Le moteur aerospike a pu fonctionner pendant environ 11 secondes, en développant des gaz d’échappement dont la température a culminé à 3 500 °C. Il serait capable d’une poussée de 5 000 newtons. Si une dizaine de secondes semble très peu pour un vol de fusée, LEAP 71 estime que ce n’est pas négligeable. Selon Josefine Lissner, PDG et cofondatrice de la startup, il s’agit d’un exploit remarquable. « Je suis très encouragée par les résultats de ce test, car pratiquement tous les éléments du moteur étaient nouveaux et n’avaient pas été testés », a-t-elle déclaré. Mais il va maintenant falloir poursuivre les recherches pour le faire fonctionner sur une plus longue durée.

 

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