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Cancers ORL : l’espoir renaît pour les patients 

Lors de l’édition 2025 du congrès de cancérologie qui s’est tenu à Chicago, un nouveau traitement a été présenté contre les cancers ORL, qui touchent chaque année plus de 15 000 personnes en France. Cette solution, qui s’appuie sur l’immunothérapie, réduit de 24 % le risque de rechute. Elle constitue un progrès majeur dans la stratégie de traitement desdits cancers.

Les cancers ORL sont des tumeurs qui se situent au niveau de la tête, de la gorge, des oreilles et du nez. Principalement liés au tabac, à l’alcool ou au virus papillome humain, ils prennent naissance dans les muqueuses de la bouche, du pharynx ou encore du larynx. Ces maladies représentent une véritable impasse thérapeutique dans leurs formes les plus agressives. Les personnes souffrant de ces pathologies doivent subir une opération pour retirer la tumeur. Elles reçoivent ensuite deux autres lignes de traitement : la chimiothérapie et la radiothérapie.

Un nouveau protocole prometteur contre les cancers ORL 

Défini en 2004, ce standard de traitement s’accompagne malheureusement de risques de rechute élevés, malgré les avancées dans la chimiothérapie et de la radiothérapie. Ce qui laisse les patients et les médecins face à un mur. Pour faire avancer la lutte, de nombreux essais ont été menés ces dernières années, notamment avec des inhibiteurs d’EGFR. Mais ils n’ont apporté aucun résultat satisfaisant. Toutefois, un nouveau traitement présenté dimanche 1er juin à l’occasion du congrès annuel de cancérologie (ASCO), à Chicago, suscite d’immenses espoirs chez les patients et les médecins.

680 personnes atteintes de cancers ORL suivies entre 2018 et 2024

Cette solution a été expérimentée dans le cadre d’une étude européenne intitulée NIVOPOSTOP et coordonnée par le Dr Yungan Tao, onco-radiothérapeute à Gustave Roussy, spécialiste des cancers de la tête et du cou et président-élu du GORTEC (groupe coopérateur de recherche français dans les cancers ORL). Cet essai clinique a été mené de 2018 à 2024 dans six pays. Il portait sur 680 patients âgés de moins de 75 ans, opérés d’un carcinome épidermoïde localement avancé (de la bouche, de l’oropharynx, de l’hypopharynx ou du larynx) et présentant au moins un facteur de haut risque de rechute.

11% de patients sauvés en plus grâce à la nouvelle thérapie

Ces patients ont été divisés en deux groupes. Le premier a reçu le traitement standard (chirurgie + radio-chimiothérapie), et le second a bénéficié en plus de nivolumab, un médicament d’immunothérapie déjà utilisé dans d’autres types de cancer (souvent métastatiques). Selon les résultats présentés au congrès de l’ASCO, qui a eu lieu du 30 mai au 3 juin, le taux de survie sans récidive à 3 ans est passé de 52,5 % avec le traitement standard à 63,1 % avec l’ajout de l’immunothérapie. En d’autres termes, 11% de patients en plus sont sauvés grâce à la nouvelle thérapie.

Des anticorps comme nivolumab lèvent la cap d’invisibilité de certaines tumeurs 

Les chercheurs du GORTEC notent qu’en temps normal, certaines tumeurs réussissent à se camoufler pour éviter d’être attaquées par les traitements. Mais que des anticorps anti-PD1 comme le nivolumab lèvent cette dissimulation et les met à nu. Une fois ces cancers à découvert, les globules blancs les ciblent pour les détruire. Si les résultats sont satisfaisants, les auteurs de l’essai clinique précisent que les bénéfices ont été observés indépendamment de l’expression de la protéine PD-L1, un marqueur parfois utilisé pour prédire la réponse à l’immunothérapie.

Une source d’espoir pour les patients atteints de cancers ORL

D’autres études sont en cours pour confirmer et affiner ces résultats, qui devront plus tard être traduits dans les recommandations officielles.  Ces travaux visent à identifier quels patients tireront le plus de bienfaits de cette nouvelle thérapie et comment adapter les protocoles. En attendant, les scientifiques saluent une avancée majeure dans la prise en charge des cancers ORL. Ils voient dans cette thérapie un motif d’espoir pour les médecins et surtout pour les patients. Ces derniers pourraient bientôt bénéficier d’un traitement en immunothérapie, améliorant leur qualité de vie et leur durée de survie.

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