L’État fédéral se dote d’un agent conversationnel enrichi à l’intelligence artificielle destiné d’abord au monde arabe. C’est le dernier effort de ce pays décidé à ne pas rester en marge de la révolution de l’IA.
Vous connaissez sans doute déjà ChatGPT et Bard, voici Jais. C’est le nom donné au modèle de langage (LLM) conçu par les Émirats arabes unis (EAU). L’outil dopé présenté fin août à Abou Dabi fonctionne de la même façon que ses pairs précités créés aux États-Unis.
À une différence près, et pas des moindres : la langue de formation. Alors que ChatGPT d’OpenAI a été conçu à partir de l’anglais, Jais baptisé du nom d’une montagne aux EAU, est un modèle de langue arabe.
Il est de fait, d’abord destiné au public arabophone, connu comme un des plus importants au monde. L’Unesco estime en effet que l’arabe représente une des langues les plus parlées dans le monde avec au moins 400 millions de locuteurs.
Une expertise variée
C’est d’autant plus important que les LLM connus jusqu’ici n’ont pas l’arabe comme langue de base, même si cette dernière est prise en compte. Jais promet à cet effet une compréhension des plus abouties, à en croire ses concepteurs.
« Jais est clairement meilleur que tout ce qui existe en arabe, et anglais les comparaisons montrent que nous sommes compétitifs, voire légèrement meilleurs que les modèles existants dans différentes tâches », a déclaré le professeur Timothy Baldwin de l’université d’intelligence artificielle Mohamed Bin Zayed (MBZUAI), dans les colonnes du Financial Times.
Ce creuset universitaire a travaillé avec l’entreprise d’IA G42 d’EAU et le groupe américain Cerebras afin de mettre sur pied Jais. Le logiciel intègre à la fois l’arabe moderne, mais aussi les dialectes locaux afin de se démarquer.
Dans la course à l’IA
Il s’agit du deuxième LLM développé par les Émirats arabes unis après le précédent nommé Falcon. Cela témoigne des ambitions du pays de la péninsule arabique dans ce domaine de l’IA, qui bouleverse la tech.
Les EAU ont ainsi récemment acquis avec le voisin de l’Arabie saoudite des milliers de puces auprès de la firme américaine Nvidia. La société basée à Santa Clara dans l’État de la Californie, est une des plus grandes bénéficiaires du boom de l’intelligence artificielle.
Les États du Golfe comptent clairement s’en appuyer afin de garder la distance avec OpenIA et les autres acteurs de LLM.
