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Suisse : des chercheurs cultivent des lèvres en laboratoire

Des scientifiques suisses ont créé un modèle cellulaire 3D inédit au monde pour développer des lèvres in vitro. Ces cellules conservent des caractéristiques similaires à celles du tissu d’origine. Grâce à ce modèle cellulaire, il sera désormais possible de tester en laboratoire de nouveaux traitements contre les blessures aux lèvres et autres infections, telles que les fentes labiales et les gerçures.

Les lèvres sont une partie essentielle de notre corps. Elles permettent de savourer un mets, de boire, de parler ou encore d’embrasser. Mais ces parties charnues du visage sont bien plus complexes que les autres parties de notre organisme à cause de la fragilité de leur peau. Les défauts de ces tissus peuvent d’ailleurs être très défigurant, alors que les cellules labiales humaines sont difficiles à obtenir. Et quand bien même on les a, elles sont peu efficaces. Ce qui freine la recherche fondamentale en biologie des lèvres.

Création de lignées cellulaires pour cultiver indéfiniment des lèvres in vitro

Jusqu’à présent, il n’existe pas de modèles de cellules de lèvres humaines pour développer des traitements contre les blessures aux lèvres et autres infections. Heureusement, tout cela pourrait changer bientôt. En effet, des scientifiques suisses annoncent le développement d‘un modèle de cellules des lèvres qui se réplique en continu en laboratoire. Ils ont créé des lignées cellulaires qui peuvent être cultivées indéfiniment pour créer des modèles 3D.

Désactivation d’un gène qui enraye le cycle de vie d’une cellule

Dans leur étude publiée dans Frontiers in Cell and Developmental Biology, les chercheurs suisses disent avoir travaillé sur des cellules cutanées issues de tissus donnés par deux patients. L’un se faisait traiter pour une lacération de la lèvre, et l’autre pour une fente labiale. Les scientifiques ont utilisé un vecteur rétroviral pour désactiver un gène lié au cycle de vie des cellules labiales et à leur longévité. Cette modification a permis aux cellules de se reproduire indéfiniment et de vivre plus longtemps.

Conception de modèles 3D et ont infectée ces tissus avec Candida albicans

Pendant la culture dans une boîte de Pétri, les chercheurs ont testé rigoureusement les tissus labiaux pour s’assurer que le code génétique des lignées cellulaires reste stable pendant la réplication et qu’il conserve les mêmes caractéristiques que les cellules primaires. Les échantillons traités permettaient la cicatrisation des plaies et la croissance des cellules cutanées. Les scientifiques ont ensuite développé des modèles 3D et ont infecté ces tissus avec Candida albicans. Cette levure peut provoquer de graves infections chez les personnes ayant un système immunitaire faible ou des fentes labiales.

Vers le développement de nouveaux traitements contre les blessures aux lèvres

Les cellules ont réagi comme prévu. En effet, les nouvelles lignées cellulaires ont envahi rapidement le modèle, imitant la façon dont le tissu labial originel fonctionne. Elles n’ont posé aucun problème chromosomique et n’ont pas proliféré dans l’agar. De plus, elles ont démontré une production de protéines et d’ARNm similaire à celle des cellules primaires. Grâce à leur modèle cellulaire, les chercheurs suisses expliquent qu’il sera désormais possible de tester en laboratoire de nouvelles options thérapeutiques contre les blessures aux lèvres et autres infections, telles que les fentes labiales et les gerçures.

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