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Zoom, la rançon du mensonge

La célèbre plateforme de visioconférence va débourser 85 millions de dollars afin de couper court à des accusations évidentes de non-respect des données de ses utilisateurs. Dernier épisode d’une firme victime de son succès.

Dans le monde de la tech, cela peut s’avérer onéreux de manquer à ses obligations. Surtout quand la guillotine de la loi est là, prête à frapper à tout moment. Zoom l’apprend désormais à ses dépens. La firme américaine de visioconférence a en effet convenu dimanche 1er août de payer la somme de 85 millions de dollars à ses utilisateurs.

Ces derniers s’étaient regroupés pour attaquer en justice l’entreprise accusée d’avoir failli à protéger leur confidentialité. Au cœur de la plainte des clients, figure notamment le système de chiffrement des données de bout en bout censé assurer une certaine sécurité aux utilisateurs. En effet, avec le cryptage de bout en bout de plus en plus privilégié par les géants du web, il est en théorie impossible pour une tierce partie de mettre la main sur les données d’untel. Zoom en avait par conséquent fait un argument de séduction auprès des internautes. Jusqu’à ce que ces derniers découvrent que leurs données avaient été partagées au mépris de leur consentement.

Du succès puis des ennuis

Le pot-au-rose a été découvert courant mars 2020 dans le sillage de l’apparition de la pandémie du Coronavirus. Les restrictions de déplacement avaient plébiscité Zoom au rang de plateforme privilégiée pour les visioconférences à travers le monde. La plateforme créée depuis 2011 était alors massivement entrée dans les habitudes, amplifiant la croissance de l’entreprise américaine dont les résultats financiers avaient défié toutes les prévisions.

Entre-temps, les utilisateurs s’étaient rendus compte que d’autres réseaux sociaux, dont Facebook, LinkedIn entre autres, avaient mis la main sur leurs données personnelles en toute illégalité. Les ennuis ont dès lors commencé pour Zoom par ailleurs empêtré dans le « zoombombing », nom donné à cette pratique qui a émergé en 2020, consistant pour des pirates informatiques à détourner des réunions virtuelles à leur guise. Nombre d’utilisateurs avaient notamment été embarrassés par la diffusion de contenus racistes ou pornographiques sur leurs écrans.

Les 85 millions de dollars que la plateforme a consenti à débourser pour échapper aux poursuites judiciaires devraient se traduire par une enveloppe de 15 à 25 dollars à destination de chaque utilisateur. L’entreprise qui multiplie ces derniers mois les initiatives pour sécuriser sa plateforme s’est par ailleurs engagée à poursuivre dans ce sens.

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