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États-Unis : face à Trump, la résistance ou l’exil pour les scientifiques

Face aux coupes budgétaires dans la recherche médicale et l’hostilité de l’administration Trump, les scientifiques s’interrogent sur la réponse à apporter. Si certains appellent à la résistance, d’autres envisagent clairement de quitter les États-Unis momentanément pour pouvoir poursuivre leurs travaux. En France, l’université Aix-Marseille a lancé un programme pour accueillir les scientifiques américains.

Donald Trump a le chic de se mettre tout le monde à dos. Il est devenu un personnage détestable pour les activistes des droits de l’homme , les défenseurs de l’environnement et les humanitaires après avoir pris une série de mesures brutales. A présent, il s’attaque aux scientifiques qu’il accuse notamment de mentir sur le réchauffement climatique considéré par la nouvelle administration de Washington comme une arnaque.

Des coupes dans le cadre de l’efficacité gouvernementale

Fin février, l’agence fédérale américaine en charge de la recherche médicale a annoncé une coupe importante dans ses financements alloués aux universités et centres de recherche. Cette mesure défendue par la Maison blanche s’inscrit dans le cadre de l’efficacité gouvernementale, pilotée par le PDG et fondateur de Tesla Elon Musk. Elle devrait affecter principalement les grandes universités telles qu’Harvard, Yale et Johns Hopkins, que les Trumpistes accusent d’idéologies wokistes. Plusieurs programmes essentiels seront ainsi touchés comme la recherche sur le cancer et les maladies neurodégénératives.

Trump va paralyser la recherche et l’innovation

La suppression des subventions a été condamnée avec force par la communauté scientifique et universitaire. Jeffrey Flier, ancien doyen de la faculté de médecine d’Harvard, a estimé sur X qu’elle « provoquera le chaos et nuira à la recherche biomédicale et aux chercheurs ». Matt Owens, président du COGR, une association d’instituts de recherche et de centres médicaux universitaires, critique lui « un moyen infaillible de paralyser la recherche et l’innovation ». Il a appelé l’administration Trump à faire marche arrière « avant que les Américains n’en subissent les conséquences ».

La résistance s’organise aux États-Unis avec le mouvement « Stand up for Science »

Mais tout semble acté avec Donald Trump qui fait toujours ce qu’il veut. Alors les chercheurs n’ont plus d’autres choix que de rentrer en résistance. Celle-ci a été enclenchée le vendredi 7 mars avec le mouvement de protestation « Stand up for Science » (« Debout pour la science »). Des manifestations ont été organisées dans 32 villes américaines. En France, par devoir de solidarité, les scientifiques se sont également mobilisés dans plusieurs villes universitaires.

L’université Aix-Marseille ouvre les bras aux scientifiques américains

Certaines universités françaises vont plus loin que la mobilisation. Aix-Marseille, par exemple, vient de lancer le programme « Safe place for Science » (« Un lieu sûr pour la science ») pour accueillir les scientifiques américains dont les recherches sont menacées par Trump et ses compères. Dans un communiqué, l’institution précise que ce programme s’adresse aux scientifiques américains qui « peuvent se sentir menacés ou entravés dans leurs recherches » et à ceux « souhaitant poursuivre leurs travaux dans un environnement propice à l’innovation, à l’excellence et à la liberté académique ».

Vers un exil des scientifiques américains

L’initiative « Safe place for Science » financera au total une quinzaine de chercheurs à hauteur de 15 millions d’euros sur trois ans. Clara Bufi, porte-parole d’Aix-Marseille Université, a précisé par courriel que le programme cible, entre autres, le climat et l’environnement, la santé et les sciences humaines et sociales. D’autres établissements européens devraient suivre cet exemple. On pourrait alors s’acheminer vers un exil de masse des scientifiques américains comme les chercheurs allemands avaient fui leur pays sous le régime nazi.

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