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OnlyFans suscite la colère des travailleurs de sexe

Le réseau social fondé sur le visionnage payant de contenus sexuels veut bannir ceux-ci de sa plateforme dès octobre. De quoi mettre les centaines de milliers d’utilisateurs qui vivent de cette activité dans le désarroi.  

OnlyFans dit stop à la pornographie. Dans un message publié le 19 août à destination de ses fans, la firme basée à Londres a indiqué que la diffusion des contenus à caractère sexuellement explicite sur sa plateforme ne sera plus autorisée à partir d’octobre prochain.

Cela suppose notamment, plus de photo encore moins de vidéo suggérant le sexe ou tout ce qui s’y rapporte. Les contenus érotiques eux, sont en revanche toujours admis, selon le communiqué d’OnlyFans qui enjoint par ailleurs ses utilisateurs à expurger de leur compte les thèmes désormais bannis avant le 1er décembre.

Raison inconnue

Aucune raison tangible n’a été fournie par l’entreprise pour justifier ce changement de politique pour le moins radical. À peine peut-on lire dans son communiqué qu’il s’agit d’une réforme répondant à la demande de ses « partenaires bancaires et fournisseurs de paiement ».

Au-delà de cette inconnue, l’annonce d’OnlyFans laisse les utilisateurs dans le brouillard quant aux contenus susceptibles de tomber sous le coup des nouvelles restrictions. La frontière entre l’érotisme et la pornographie étant ténue, où s’arrête la limite ? Qui détermine et selon quels critères, si telle photo est érotique ou même pornographique ? Ce sont-là quelques questions que se posent les utilisateurs du réseau social à l’aune de cette nouvelle donne.

Emplois menacés

Une autre inquiétude sans doute plus grande pointe à l’horizon. Et cela tient au rapport entretenu entre les utilisateurs et OnlyFans. Depuis sa naissance en 2016, cette plateforme a bâti sa réputation sur le partage par les acteurs du porno notamment, des contenus qu’elle dit ne plus souhaiter voir désormais. Le principe fait appel à des créateurs qui publient leurs photos ou vidéos à destination des abonnés. Ces derniers y ont accès contre rémunération. Une somme de laquelle le réseau social prélève une commission de 20% avant de verser le reste aux utilisateurs.

La pornographie n’avait donc jamais été un problème pour OnlyFans fort opportunément surnommé l’Instagram du porno. Du moins jusqu’au chamboulement en cours. De fait, les créateurs principalement les travailleurs de sexe se sentent délaissés. D’autant que cette activité a permis, grâce à la crise du Coronavirus et ses corollaires, au réseau social de générer plus de deux milliards de recettes en 2020. Les récriminations à l’encontre de l’entreprise se multiplient, de même que les départs de sa plateforme.

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