Plusieurs agences et régulateurs financiers chinois se sont unis vendredi pour durcir les restrictions liées aux monnaies virtuelles dans le pays. Ces réglementations inédites de par leur ampleur menacent l’avenir des devises numériques dans l’Empire du Milieu.
Mauvaise journée pour les investisseurs et autres promoteurs des cryptomonnaies. La Chine en croisade depuis quelques mois contre cette devise vantée comme celle du futur, a décidé d’y aller encore plus fort dans le durcissement des réglementations. C’est en effet désormais illégal pour toute entreprise de faciliter des transactions dans cette devise numérique dans le pays. Les firmes étrangères basées à Pékin sont notamment interdites de proposer des services en cryptomonnaies en Chine, au risque de se voir durement sanctionner.
Le Conseil national de développement et de réforme (NDRC) a en outre déclaré qu’il lancerait prochainement une répression nationale contre l’extraction de cette devise dont le minage est interdit depuis mai dans le pays par le Conseil d’État.
Restrictions d’ampleur
Ce n’est pas la première fois que Pékin bande des muscles face aux cryptomonnaies. Depuis 2013 et de façon cyclique, le pays communiste a émis plusieurs restrictions à l’encontre des devises virtuelles ces dernières années. En vain, puisque les acteurs du secteur en plein boom mondial trouvent chaque fois les moyens de passer entre les mailles du filet. D’où la dureté des directives de ce vendredi portée par une dizaine d’agences et de régulateurs différents.
L’enjeu est de taille pour l’État chinois qui, au-delà de ses réserves envers les cryptomonnaies réputées pour servir dans des activités illicites, travaille à créer sa propre monnaie virtuelle. Baptisée yuan numérique et actuellement en phase de test dans certaines villes chinoises, elle vise à terme à s’imposer dans les échanges commerciaux en Chine et si possible à l’extérieur du pays, selon la feuille de route tracée par le Parti communiste chinois.
Des secousses
D’ici-là, Pékin a donc tout intérêt à faire disparaître les cryptomonnaies des échanges sur son territoire. C’est l’autre sens de la répression actuelle et ses effets sont palpables. Le bitcoin, plus célèbre des cryptodevises a ainsi chuté de plus de 9% plus tôt vendredi avant de remonter à 6% vers midi. Les actions liées à la blockchain, portefeuille numérique dont dépend le bitcoin, ont également subi les contrecoups du nouveau tour de vis des autorités chinoises. Mais dans une moindre mesure que lors de l’épisode de mai. Signe de la résilience de ce marché déterminé à s’imposer envers et contre tout ?