L’entreprise propriétaire de Facebook a annoncé le départ de son directeur de la communication, dans un contexte de pression accrue sur le groupe aux trois milliards d’utilisateurs dans le monde.
Comment perdre son démineur en chef en plein parcours de mines ? Meta Plateforms, du nouveau nom de Facebook, a annoncé vendredi 7 janvier que son directeur de la communication quittait le groupe. John Pinette, dirigeant d’une équipe de relations publiques de plusieurs centaines de personnes depuis 2019, a fait ses adieux aux employés via une note consultée par le Wall Street Journal (WSJ).
« Je sais que le groupe continuera de prospérer alors qu’il fait face à l’un des épisodes les plus difficiles de son histoire en termes de communication », a écrit sans plus de détail, l’ancien collaborateur de Microsoft, de Bill Gates et de Google entre autres. Autant de parcours qui lui confèrent une solide expérience en termes de gestion de crise.
Meta ne s’est guère montré plus loquace sur ce départ. « Nous sommes reconnaissants pour sa contribution positive au cours d’une période intense pour l’entreprise et lui souhaitons bonne chance pour l’avenir », a simplement communiqué la firme californienne.
Contexte difficile
Reste que ce départ surprise interroge au regard du contexte. Meta vit en effet depuis septembre, l’une des pires crises de son existence en raison des accusations portées contre lui par Frances Haugen, une ex-employée devenue lanceuse d’alerte. Cette ingénieure de 37 ans affirme, des milliers de documents à l’appui, que Facebook et les autres plateformes numériques détenues par le géant de la tech n’en ont cure du bien-être de leurs utilisateurs. Tant que ces derniers continuent à affluer et ainsi leur générer des revenus publicitaires conséquents.
Or, les méfaits d’Instagram par exemple, sur la santé mentale des jeunes, sont connus des responsables du réseau social, appuie Frances Haugen qui s’est depuis donnée comme mission de réparer Facebook à travers ses sorties dans la presse et auprès des législateurs du monde. Quatre commissions ont été créées rien qu’au Congrès américain afin de traiter cette affaire.
Un patron déterminé
Au fur et à mesure des accusations contre Facebook, son fondateur Mark Zuckerberg est resté imperturbable, à en croire une récente enquête du Wall Street, fondée sur des sources internes au leader des réseaux sociaux. Le dirigeant trentenaire aurait même demandé à ses collaborateurs de ne guère s’excuser, toujours selon le WSJ. Une telle posture a-t-elle pu contrarier John Pinette, décrit dans la presse américaine comme affable et disponible ?